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EDITO: Oh Alpes nous-voilà!

[EDITO] La Coupe du Monde 2020-2021 débutera samedi en Italie à Pontedilegno. Entre incertitudes sanitaires et changements de politique, l'ISMF a fait le choix de la prudence: toutes les compétitions resteront sur le territoire européen.

Les puristes ont de quoi se réjouir. Dès le samedi 19 décembre, la version 2020-2021 de la Coupe du Monde de ski-alpinisme se tiendra exclusivement dans les Alpes. Ses cimes mythiques jugulent le long des classiques du calendrier. Le succès populaire de celles-ci n'est plus à démontrer.

Exit les longs courriers vers la Turquie ou la Chine. Les joyaux du ski-alpinisme d'aujourd'hui et de demain en découdront dans le bastion traditionnel du ski-alpinisme. Une volonté de recentrer les débats qui s'accompagne, dans le même temps, de la suprématie européenne à la tête de l'ISMF.

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Les nouvelles destinations, à commencer par Wanlong (Chine), auront fini par déplaire au comité de la fédération faîtière du ski-alpinisme. La Turquie n'a guère laissé un meilleur souvenir, certaines nations refusant d'envoyer une partie ou la totalité de leurs athlètes, faute de ressources financières.

 

Choix éminemment politique

Planter un décor alpestre à une Coupe du Monde post-crise du COVID 19 relève de la logique tant la volonté de l'ISMF d'entrer dans le mouvement olympique s'est intensifiée ces derniers mois. En outre, la Russie quittait récemment ce même mouvement par la petite porte. Bannis jusqu'en décembre 2022, ses athlètes concourront sous bannière neutre. Une peine somme toute relative au regard des violations de la puissante patrie de Poutine envers le code mondial antidopage. Alors que la Russie commence à éclore sur le circuit, à l'image de la jeune Ekaterina Osichkina, la décision du TAS (Tribunal Arbitral du Sport) met un frein à ses ambitions. Il fallait réfléchir avant.

L'Europe et son massif des Alpes ont prouvé qu'ils demeuraient le terrain le plus propice aux exploits sportifs des skieurs-alpinistes, par ailleurs majoritairement ressortissants du Vieux Continent. Le comité de l'ISMF a compris qu'il fallait rendre à César ce qui appartient à César.

Sans blâmer l'internationalisation du ski-alpinisme, souhaitée dans l'"olympisation" de la discipline, revenir dans nos quatre coins de montagne, entre la France, la Suisse -Verbier accueillera à nouveau une manche de Coupe du Monde- et l'Italie était la décision la plus raisonnable. Certes motivée par des enjeux politiques, à l'heure de se mettre autour de la table avec les pontes du CIO, elle écoute surtout la volonté des athlètes d'écourter trajets inutiles vers des destinations exotiques, dont la qualité d'organisation reste à désirer, et des fédérations de restreindre le budget des transports. En période de COVID, où les directives se durcissent semaine après semaine, la Coupe du Monde "européenne" paraît le modèle le plus réjouissant. Le spectacle peut -enfin- commencer.

 

SkiMo

Photos: ISMF

ismf