Valerette Altiski: Festival Martin Anthamatten
[SUISSE] Championnat suisse individuel, le Valerette Altiski a été dominé de bout en bout par le skieur de Zermatt Martin Anthamatten.
Grande classique des courses individuelles, le Valerette Altiski de ce samedi s’est offert deux très beaux vainqueurs, Déborah Marti chez les dames et Martin Anthamatten chez les hommes. Les deux pensionnaires du Swiss team remportent au passage le titre de champion(ne) suisse de la spécialité. L’épreuve des hauts de Monthey a accueilli trois cents concurrent(e)s – limite imposée par les règles sanitaires – dans d’excellentes conditions et sur un parcours reconnu pour être très techniques. Seul bémol, les rangs clairsemés du Swiss team, l’équipe nationale.
Au départ de Vérossaz, le parcours principal de cette journée comptait quatre ascensions, avec quatre secteurs à pied, pour un total de 2080 mètres de dénivellation. Il a fallu 1h50’46’’ à Martin Anthamattenpour avaler cette épreuve qu’il a dominée de bout en bout. Entre deux coupes du monde, le Zermattois a fait sa course en solo mais sans relâcher son rythme. Ex-membre de l’équipe de France, Valentin Favre est resté en permanence dans son sillage – aux alentours de 2 minutes – pour ce céder du temps que dans la dernière et sélective petite montée. Ex-membre du Swiss team, Andreas Steindl a démontré n’avoir rien perdu de ses qualités en s’octroyant l’argent du championnat suisse. A la recherche de sa meilleure forme, Julien Ançays’octroie le bronze.
La course des dames a, elle, été beaucoup plus disputée. Si Séverine Pont-Combe a pris d’emblée les commandes, au final c’est Déborah Marti qui s’est octroyée la victoire au prix d’un très beau final. Gaëlle Perrier complète un podium qui n’est séparé que de 1’38. C’est dire si la lutte a été intense.
Peu de surprise dans les autres catégories sinon le succès chez les juniores de Thibe Deseyn au détriment de Caroline Ulrich, « fatiguée ». Avec la troisième place de Laura Bocchino, ce trio est plein de promesses pour le ski-alpinisme féminin suisse.
L’ensemble des concurrents s’est plus à relever la qualité du parcours tracé par Raphy Frossard et son équipe. Grâce au froid persistant la neige, peu abondante, est restée de qualité. Restait l’aspect technique. Et là, l’ensemble des concurrents ont été servis. Quatre secteurs à pied, dont deux portages, des montées de longueur variée, des descentes exigeantes dans une neige très tracée ont donné du piment à cette 25ème édition.
Commentaire
Bémol
Un bémol est à mettre dans cette épreuve qui servait de cadre au championnat suisse individuel. Si les vainqueurs, en élite, sont membres du Swiss team, au même titre que la médaille de bronze masculine, la majorité des cadres de l’équipe nationale a boudé ce Valerette Altiski. Au chapitre des exceptions, toutes remerciées et félicitées, on peut ajouter quelques jeunes. Absents également les cadres du Swiss team.
Cette attitude a été mal ressentie par les organisateurs. Elle témoigne d’un manque certain de respect du CAS et de ses partenaires. Elle n’est pas respectueuse non plus des autres concurrent(e)s. Par chance, les victoires de Déborah Marti et Martin Anthamatten donnent du lustre à ces titres nationaux.
Certes le virus aura provoqué quelques retraits, certes la date a été fixée entre deux coupes du monde. Cela ne justifie toutefois pas ces absences. S’il n’y a rien à faire contre la maladie, en revanche le ski-alpinisme, dont la saison est très courte, a forcément un calendrier chargé. Les athlètes absents ne seront probablement restés devant leur télévision ce samedi.
Il appartiendra dès lors au CAS de se pencher sur ce problème. Ne pas le faire serait prendre le risque de ne plus trouver d’organisateurs. Outre celle la fédération, c’est aussi la responsabilité des athlètes qui est engagée.
Claude Défago