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RETRAITE: La der de Yannick Ecoeur

[RETRAITE] Au Trophée du Muveran, il a sorti sa combinaison du Swiss Team pour la dernière fois. À ses côtés, le prometteur Arnaud Gasser. Mais promis: le Morginois ne dit pas complètement adieu au ski-alpinisme.

Sentiments mêlés pour Yannick Ecoeur (VS) à la descente du podium (2e) -son dernier- du Trophée du Muveran 2019. À 37 ans, le senior de Morgins s'apprête à boucler la boucle. Comprenez, la compétition s'arrête pour lui sous cette triviale tente d'une course au mythique pedigree.

«Je me sens à la fois satisfait, mais aussi soulagé», confie-t-il. «Mentalement, je ressentais beaucoup de fatigue. Je voyais toujours les mêmes lieux. Il me fallait de la nouveauté»!

Une saison-relais

Avant de tirer sa révérence par un ultime week-end à l'agenda bondé (Coupe du Monde à Madonna di Campiglio la veille), Yannick avait à cœur de transmettre son expertise du haut niveau. À qui? À la génération montante du Swiss Team, son coéquipier Arnaud Gasser en premier lieu.

«Quand Yannick établissait le record de la Patrouille des Glaciers en 2010, j'étais présent à l'arrivée. Ce moment m'avait fait rêver», conte l'espoir de Verbier (VS). Les yeux émerveillés, le garçon loue la carrière d'une idole devenu partenaire.

«Cinq ans plus tôt, si on m'avait dit que j'allais courir le Muveran avec Yannick, j'aurai eu la pression! Aujourd'hui, notre relation a évolué», glisse modestement l'une des étoiles montantes du ski-alpinisme helvétique.

«Arnaud apprend vite. En plus, il ne recherche pas toujours la performance et sait faire passer l'amitié avant», insiste Yannick Ecoeur. Une des clés de la réussite, selon lui.

Pour pousser grand les portes de la victoire, d'autres devront se rajouter au trousseau des jeunes loups du Swiss Team. «La tendance actuelle veut que l'on court contre son coéquipier. Or, dans le ski-alpinisme, il faut savoir l'écouter, l'aider». Parole du seigneur.

 

 

L'éternel appel des cimes

Le sympathique noireau de Morgins (VS), les cheveux en bataille, vous subjugue par sa verve inimitable. Les années d'expérience dans le milieu l'ont endurci. Il est prévenant et sait comment prévenir avant de guérir.

«Puis, j'aime trop ce sport pour le quitter. L'année prochaine, je me promets de disputer des épreuves chez nous», raconte-t-il.

Mais pour le jeune père de famille, l'avenir reste un mystère. «J'ai du mal à me projeter», chuchote-t-il.«Jusqu'à ce week-end, pour ainsi dire, je n'y pensais même pas. Avec Pierre Mettan, puis Arnaud ce dimanche, nous avons vécu de beaux moments de partage. C'était aussi la dernière occasion de leur transmettre mon expérience.»

Reclus dans son cocon, Yannick profitera de gravir les montagnes plus souvent avec son épouse. Mais il rêve aussi de refiler le virus du ski-alpinisme à sa fille. « Si j'arrive à le faire, ce serait le plus beau des cadeaux»!

 

SkiMo

Photos: Gérard Berthoud

Vidéo: Mélanie Beney