Trofeo Mezzalama: Dantesque !
[TROFEO MEZZALAMA] Un froid extrême, un vent violent, du brouillard, de légères chutes de neige… Le 22ème Mezzalama s’est disputé, dimanche entre Cervinia et Gressoney-la-Trinité, dans des conditions qualifiées « d’infernales », dantesques. Au final, sur les 279 équipes au départ, une septantaine ont dû jeter l’éponge ou n’ont pas pu passer à temps les barrages horaires. Sur le plan sportif, aucune surprise. Les favoris italiens Michele Boscacci, Robert Antonioli et Matteo Eydallin se sont imposés tout comme la triplette franco-italienne composée d’Axelle Gachet-Mollaret, Lorna Bonnel et Alba de Silvestro.
Avant d’évoquer la course, c’est la performance exceptionnelle des organisateurs qu’il convient de souligner. Ce Trofeo Mezzalama devait être celui du triple passage à plus de 4000 mètres. Au final, aucun de ces points hauts n’a pu être atteint. Samedi soir déjà, le Castor tombait sous les coups de boutoir de la météo. Dimanche, en cours d’épreuve, le directeur technique Adriano Favre décidait de biffer de ses tabelles le Nez du Lyskamm et la Roccia della Scoperta : « nous avons dû ouvrir, sécuriser et baliser une nouvelle descente finale. On a fini avec les futurs vainqueurs sur nos talons ». Exploit !
Ces conditions et ces modifications de dernière minute ont quelque peu dérouté les équipes : « on ne connaissait pas le nouveau tracé, on ne savait pas s’il fallait laisser la corde ou pas… c’était déroutant » remarquaient, notamment, les vainqueurs.
Dream teams
Le décor planté, la pièce s’est jouée selon le scénario imaginé. Tant chez les hommes que chez les dames, les deux équipes gagnantes étaient en fait de véritables « dream teams » composées des meilleurs athlètes de la saison. Côté féminin, il n’y a pas eu de lutte mais les gagnantes se placent tout de même à la onzième place du classement scratch.
En revanche, le podium masculin est resté incertain jusqu’au dernier moment. Certes le trio de l’armée italienne a fait la course en tête mais, dans les derniers secteurs, les Suisses Werner Marti et Martin Anthamatten, assistés du jeune et prometteur Italien William Boffelli se sont rapprochés de la tête de la course : « nous n’avons pas été assez homogènes sur l’ensemble de la course et cela nous coûte la victoire », remarquaient les Suisses, déjà deuxièmes il y a deux ans. Finissant en trombe, Kilian Jornet et les Autrichiens Jakob Herrmann et Armin Hoefl ont fini sur les talons de la paire helvetico-italienne.
Performance tessinoise
« A 42 ans, c’est probablement mon dernier Mezzalama. Terminer dans le top ten, c’est magnifique ». Le propos est du Tessinois Mirco Pervangher qui, avec son ami d’Airolo, Luca Morelli, et l’Italien Cristian Minoggio, décroche un superbe huitième rang.
Résultat remarquable aussi, dans ces conditions qui ne favorisaient pas les plus jeunes, celui des espoirs du Swiss team. Julien Ançay, Micha Steiner et Pierre Mettan s’adjugent un quinzième rang plein de promesses.
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Claude Défago
Photos: Gérard Berthoud
Vidéos: Mélanie Beney