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« Je vais faire beaucoup de malheureux » Daniel Jolliet

[PATROUILLE DES GLACIERS] Nouveau commandant de la Patrouille des Glaciers, le colonel EMG Daniel Jolliet est un homme du sérail. Membre du Team Teysalpi, skieur-alpiniste, il a effectué, vendredi 29 novembre, son baptême du feu : tirer au sort les 6600 élus qui prendront les différents départs de la PdG 2020. Près de 8'000 se sont inscrits dans les délais. De quoi essuyer quelques hectolitres de larmes au Centre mondial du cyclisme à Aigle. Un CMC qui a rassemblé les futurs concurrents qui ont découvert une épreuve quelque peu revisitée.

Premier constat, la PdG exerce une fascination grandissante : « il y a plus d’inscriptions qu’en 2016 et 2018 » annonce Daniel Jolliet qui reçoit l'équipe de SkiMo dans son bureau de St-Maurice. Et pourtant les critères d’admission ont été resserrés, notamment en demandant un paiement anticipé (remboursé aux recalés). Pourquoi ? Eviter les places laissées vacantes par les équipes qui renonçaient à courir. 

Reste que refuser plus de 1200 passionnés n’est pas chose facile : «le règlement prévoit les priorités – militaires et patrouilles avec guide – puis il y le tirage au sort. Au final, s’il y a un problème, le commandant a le pouvoir d’y remédier». Mais pas question d’accueillir plus de monde sur la course. Pour gérer les 2500 skieurs de chaque journée, Daniel Jolliet a fait des simulations sur ordinateur pour mieux gérer les flux. Toutefois, « accepter plus d’équipes, c’est prendre le risque d’accidents».

Une veste de montagne

La sécurité reste le souci premier du nouveau commandant qui exige des connaissances de ski-alpinisme, donc de la haute montagne : « le concurrent n’est pas un assisté. On assure sa sécurité mais pas sa survie. Il doit comprendre qu’il y a un engagement personnel ». En disant cela, Daniel Jolliet souligne les exigences accrues en matière d’habillement : « vous n’imaginez pas le nombre de courriels que j’ai reçus pour me demander ce que signifie une veste de montagne. Réponse : pouvoir passer Tête Blanche, dans le vent,  par – 20 degrés»

Homme du sérail, compétiteur mais avant tout montagnard. Le nouveau commandant n’a rien changé à ce qui est dans l’ADN de la Patrouille des Glaciers. En y regardant de plus près, sa signature apparaît pourtant : «un esprit course, mais aussi montagne».

 

Claude Défago