ARNAUD GASSER: «Une saison en deux temps»

[INTERVIEW] Passé senior cette saison, le skieur de Verbier (VS) a concentré sa saison sur la Patrouille des Glaciers. Une préparation perturbée par le coronavirus.

Un esprit sain dans un corps sain. La devise colle à la peau d’Arnaud Gasser mieux qu’à quiconque. Étudiant de la prestigieuse Haute Ecole de Commerce (HEC) à Lausanne, où il effectue un bachelor en économie, le Bagnard de 23 ans ne manque pas d’être à l’aise sur les skis.

41e de l'individuel en France, Arnaud a fini 35e en Andorre et 38e en Allemagne dans la même discipline. 24e du sprint, il nourrit cependant quelques regrets. «Je ne suis pas super satisfait de mes premières Coupes du Monde», souligne-t-il. Au classement de la Coupe du Monde, Arnaud se classe actuellement 56e senior.

«Avec les échéances universitaires, j’ai dû me préparer autrement», explique le Valaisan. «Je mise davantage sur la seconde partie de saison, ma première en élites. Il faut trouver ses marques, d’autant que la densité va en augmentant en Coupe du Monde».

Même sport, deux approches

Si chaque saison se ressemble, une année Patrouille des Glaciers reste singulière. «L’approche est différente. Lors des sprints, la technique et la manipulation sont des aspects importants. Sur une épreuve longue distance, il faut s'adapter à la nuit, à l'encordement et à l'altitude», raconte Arnaud Gasser.

En 2020, pour sa deuxième participation à la PDG (25e en 2018 depuis Zermatt), Arnaud Gasser sait d’autant plus à quoi il doit s’attendre. «Nous courrons avec des points-clés. Des paramètres rentrent en plus en ligne de compte. Il faut s’avoir s’habiller, se déshabiller. Sur du long, l’alimentation est différente. Des erreurs sur une course de ce type paient sur la fin».

Des inconnues pour la Patrouille

Tout skieur valaisan rêve un jour de briller à Verbier (VS). Arnaud n’échappe pas à la règle. Le fils de Thierry, guide de haute montagne, sait s’entourer.

Matériel, alimentation, récupération, il a le sens du détail. Mais il rassure: «Je ne suis pas au gramme près!»

Pourtant, cette année, l’athlète du Swiss Team a dû composer avec les aléas. «La préparation a été bonne, mais les inconnues liées au coronavirus (red: appelé aussi Covid-19, il a provoqué moult annulation d'épreuves ces dernières semaines) demeurent. Pour l’instant, j'effectue des entraînements orientés plaisir et plus «focus» une fois le programme défini», narre Arnaud.

«Toutes ces courses annulées, c’est frustrant. Mais il faut comprendre la situation. Le sport passe après la santé. Personnellement, je comprends». Arnaud devait prendre part à la Pierra Menta (11-14 mars), avec Maximilien Drion. Il est resté à la maison. Un contretemps qui jette de l’incertitude sur la composition définitive de son équipe à la Patrouille des Glaciers, dont les lignes demeurent floues. Mais ne dit-on pas qu'un champion se relève toujours ?

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Photos: CAS/Maxime Schmid