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Notre journaliste Bernard Mayencourt s'en est allé

[HOMMAGE] A Bernard Mayencourt

Le ski-alpinisme, la course à pied, le trail ne seront plus les mêmes dans nos régions. Certes, on skiera et on courra. Mais il n’y aura plus Bernard Mayencourt à l’arrivée. Quand il n’était pas, en plus, lui aussi dans la course.

Qui peut croire aujourd’hui que c’est sa passion qui l’a emporté, alors qu’il voulait écrire une page de plus dans son carnet: celle de la Petite Trotte à Léon, plus de 300 km pour 25000 m de dénivellation. Un monstre! Bernard c’était ça. Une passion totale, jusque dans la démesure. Une passion pour des sports vrais qui se pratiquent dans la nature, en montagne surtout. Des sports qui exigent tout de celles et ceux qui les pratiquent. Parfois, jusqu’à l’excès.

Bernard Mayencourt et Florent Troillet / @Gérard Berthoud

Depuis des années, Bernard fait vivre le ski-alpinisme: des petites nocturnes du vendredi soir aux grands rendez-vous comme la Patrouille des Glaciers. Il connaissait toutes les épreuves, les avaient souvent courues, à son rythme. Il était devenu l’intime de tous les athlètes. Créateur du journal Skialpi (disparu faute de moyens) puis collaborateur de Skimo Media, il animait en priorité son site Promosports. Été comme hiver, à pied ou à skis, chacun s’y retrouvait. Car Bernard ne connaissait pas de répit. Les skis rangés, il chaussait les baskets et suivait le monde de la course à pied.

Son cœur l’a porté - et peut-être emporté - vers l’extrême, le trail et l’ultratrail. A son palmarès les 300 km et 25'000 m du Tor des Géants. Mais aussi 10 fois Saxon - la Pierre Avoi ou 60 heures d’effort pour 20'000 m de dénivellation. Pourquoi? Pour récolter des fonds pour l’association Projo. Le handicap des enfants animait sa motivation.

Bernard transmet sa passion à la prochaine génération / @Gérard Berthoud

Aujourd’hui, les organisateurs et les compétiteurs sont en deuil. Dans ces sports où il n’y a pas, ou si peu d’argent, un de leurs plus fidèles et enthousiastes soutien ne sera plus là. Qui pour le remplacer? Une telle passion est rare.   

Seule consolation, s’il en est une, Bernard est décédé chez lui, dans la montagne et au cœur de ce qu’il aimait par dessus tout, le DÉFI. Skimo Media partage cette douleur avec sa famille, ses proches ainsi que le monde du ski-alpinisme et de la course à pied.

Tchô, Bernard.

 

Claude Défago & Co

Photos: Gérard Berthoud