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EDITO: Une saison italienne pour la Coupe du Monde

[EDITO] Si la Suisse a pris la mesure de l’Italie au championnat du monde de Villars, la Coupe du Monde a consacré la supériorité italienne. Du moins chez les hommes. La saison qui s’est terminée dans les Dolomites a aussi été celle d’un calendrier mal équilibré et d’une étape chinoise quasi délaissée, faute de budget surtout. La scission ISMF – Grande Course a aussi jeté le trouble dans les esprits et les agendas. Regrettable pour un sport qui demeure plus que jamais « mineur », notamment en regard de ses ambitions olympiques. 

Composer un calendrier de Coupe du Monde est difficile. Les changements climatiques rendent hasardeuse la programmation de courses en début de saison. Les contraintes financières, liées aussi aux exigences réglementaires, découragent nombre de candidats. Bref, au final, il ne reste que les volontaires avec leurs dates fixées par leur tradition, les contraintes de la station hôte et le climat. Cette saison a ainsi vu un calendrier concentrant les épreuves sur une courte période. S’ajoute à cela une étape chinoise voulue par souci d’universalité et d’olympisme. Seuls quelques rares athlètes européens ont fait l’onéreux déplacement. Le classement de la Coupe du Monde en porte du reste les traces avec les points ainsi facilement marqués. A revoir !

Absence de dialogue

Cette Coupe du Monde a aussi révélé le manque de dialogue et la mésentente qui règnent dans le ski-alpinisme. C’est un petit monde et ses acteurs ne se parlent pas et tracent leur propre route. Des skieurs de haut niveau ont choisi de s’écarter du circuit ISMF. La Fédération internationale et la Grande Course se sont tourné le dos. Le Mondial de Villars a coïncidé avec la Pierra Menta… Bref, le ski-alpinisme et ses dirigeants se passent la corde autour du cou. Il y aura des vainqueurs de rounds mais, au final, pas du match. Du moins aux yeux des médias et des partenaires financiers.

Le roi Robert

Côté résultats, le classement général de la saison revient à son grand dominateur, l’Italien Robert Antonioli et à l’Espagnole Claudia Galicia Cotrina. Pour la Suisse, Werner Marti se classe quatrième en remportant le classement de la verticale. Marianne Fatton est cinquième et s’impose en sprint. Iwan Arnold est 10ème du général et vainqueur du sprint. Viktoria Kreuzer est 9ème et gagnante de la verticale. Les regards se porteront toutefois sur le classement – révélateur des valeurs - de l’individuelle qui voit un tiercé italien (Antonioli, Boscacci, Eydallin) chez les hommes et un podium international chez les dames (Axelle Gachet-Mollaret (F) ,Alba de Silvestro (I),Claudia Galicia Cotrina (Esp)).

Chez les jeunes, espoirs et juniors, l’Italie s’offre trois premiers rangs sur quatre (Rossi, Murada, Magnini) et la Russe Ekaterina Osichkina n’attend plus que de passer « chez les grandes » pour faire parler son talent. Côté suisse, les perspectives sont bonnes et ponctuent l’excellent travail effectué dans les centres régionaux de formation du CAS. Des noms portent ainsi de bonnes perspectives : Arina Riatsch, Alessandra Schmid, Emilie Farquet, Aurélien Gay, Patrick Perreten, Florian Ulrich, Pierre Mettan, Arnaud Lietha, Arnaud Gasser, Thomas Corthay… D’ici là, le Swiss team devra combler le trou entre deux générations. Il lui faudra peut-être un peu de patience.

 

Claude Défago

Photos: Gérard Berthoud et Maurizio Torri / Sport di Montagna