PORTRAIT: Ekaterina Osichkina, la pépite russe venue du Kamtchatka

[PORTRAIT] La Russie tient son diamant du ski-alpinisme du 21e siècle. Résidente du Kamtchatka, la province la plus orientale du pays des Soviets, Ekaterina Osichkina domine sa catégorie d'âge avec aisance.

La saison dernière, elle s'est ainsi offert le luxe de remporter toutes les épreuves -soit 12- de la Coupe du Monde ISMF Junior. À Villars-sur-Ollon (VD), Ekaterina devenait triple championne du monde de la discipline (Vertical, Sprint, Individuelle).

Polyvalente, l'athlète de 20 ans est par ailleurs réputée pour être une bosseuse invétérée. Une qualité compliquée à déceler derrière son sourire naïf.

Née au milieu des volcans et des montagnes, Ekaterina Osichkina s'est naturellement tournée vers le sport "outdoor" à l'âge de 7 ans. Elle a d'abord pratiqué le ski nordique avant de s'essayer au biathlon. "En fait, le réel changement s'est produit en 2015 après une expérience négative comme biathlète à St-Pétersbourg" , explique la Russe. "À ce moment-là, j'ai compris la vraie valeur et l'unicité du ski-alpinisme".

Une discipline qui ne demande qu'à grandir

Le ski-alpinisme en Russie n'a pas connu le même essor que ses homologues d'Europe de l'ouest. "C'est vrai que nous ne sommes pas tant de skieuses-alpinistes en Russie. Cependant, nous espérons une amélioration", raconte Ekaterina. "Je pense qu'en Russie, le problème concerne aussi bien les garçons que les filles et, si les bonnes mesures sont prises pour améliorer les conditions actuelles, alors le ski-alpinisme russe connaîtra aussi la croissance des autres pays".

À l'est de la plus large des contrées mondiales, le ski-alpinisme s'est fait connaître de ses résidents lorsque des secouristes ont mis sur pied des compétitions locales et ont invité des athlètes d'autres sports à s'y essayer. Depuis, une grande communauté s'est créée et la nouvelle génération a remplacé l'ancienne.

"Au début, c'était un emploi à temps-partiel pour moi comme mes occupations premières demeuraient le ski nordique et le biathlon. Plus tard, j'étais de plus en plus impliquée. Entre-temps, de nouvelles opportunités se sont présentées". Et Ekaterina de rêver au professionnalisme, une ambition qui nécessite d'importants efforts dans un pays où le ski-alpinisme n'est de loin pas la discipline-reine. 

Spécialiste de Vertical

C'est lorsqu'elle a les guibolles en feu qu'Ekaterina Osichkina exprime au mieux son potentiel. "Je me sens plus à l'aise sur les courses verticales, mais j'ai pour habitude de dire que j'aime toutes les disciplines", confie-t-elle.

En plus d'être une excellente étudiante -elle a obtenu son diplôme du secondaire il y a trois ans-, la jeune universitaire cartonne donc sur les pistes depuis son arrivée sur le circuit. "Je suis reconnaissante envers Dieu et le destin pour ces cadeaux -elle parle des deux médailles de bronze en Coupe du Monde cette saison-".

"Je sais que je peux néanmoins faire cent fois mieux", jure celle qui sera confrontée à des changements cruciaux (déménagement à la montagne) dans sa vie cette année. 

L'anglais, c'est son dada

Hyperactive, Ekaterina Osichkina n'hésite pas à chausser sa monture de course à pied quand elle n'est pas sur les skis. "Mais, hors du sport, je suis une fille qui adore étudier les langues étrangères et je travaille comme interprète anglaise ou quelque fois comme enseignante d'anglais", nous murmure-t-elle dans la langue de Shakespeare.

"Alors, avec tout ce que je fais, je suis assez pointilleuse. Cela signifie que je contrôle que seulement les bonnes et utiles informations entrent dans mon esprit", explique-t-elle, conservant son entrain. Néanmoins, Ekaterina ne peut être partout. Elle s'est alors de son plein gré retirée de sa position de représentante des athlètes de l'ISMF (avec Maximilien Drion).

>> Lire l'article: IDEE RANDO: LA SORTIE PRÉFÉRÉE DE MAXIMILIEN DRION

Championne olympique

Et si Ekaterina devait réussir un seul accomplissement dans sa vie de sportive, duquel s'agirait-il? "J'aimerais faire quelque chose d'important et d'utile pour la société ou le monde, par exemple gagner les Jeux olympiques ou devenir un super entraîneur ou une enseignante". D'ici là, il lui reste quelques sommets à gravir.

SkiMo

Photos: ISMF