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EDITO: Inspection des Finances à la PdG

[EDITO] Rémunérations très importantes de son comité, mandats attribués à des proches, éventuels conflits d’intérêts… L’Association de Soutien à la Patrouille des Glaciers est désormais – après celui de la Berne fédérale – dans le collimateur de l’Inspection des Finances du Canton du Valais. C’est le Nouvelliste du 13 février qui le révèle.

Soutien financier important, le canton  - par son ministre des sports, Frédéric Favre - veut voir plus clair dans une affaire qui fait de l’ombre à la Patrouille des Glaciers. Précision, l’Association est distincte de la Patrouille à qui elle fournit marketing et appui financier. 

>> Lire l'enquête de Marie Parvex dans Le Nouvelliste

Reine en péril

Il ne faut-il pas condamner aujourd’hui déjà l’Association de Soutien et, avec elle, la Patrouille des Glaciers. Ceci dit, l’épreuve reine du ski-alpinisme n’avait pas besoin de cette affaire qui, à ce stade, nuit grandement à son image.

La PdG c’est une aventure humaine et sportive qui, tous les deux ans, emmènent plus de 4'000 passionnés de ski-alpinisme entre Zermatt, ou Arolla, et Verbier. Cette passion repose sur l’engagement de centaines de soldats et de bénévoles. Tous animés par ce qui est devenu, au fil des années, « l’esprit de la Patrouille ». Aujourd’hui, ces concurrentes et concurrents, ces militaires, ces collaborateurs désintéressés se sentent trahis. Pas forcément répréhensibles, les faits sont connus, ils font tache et peuvent doucher les plus grands enthousiasmes.

La PdG est une organisation qui doit contribuer à la notoriété de l’armée qui en en est l’organisatrice. Qui doit lui donner une image positive. Son succès sportif mais aussi populaire et médiatique montre que cette opération marche. Elle marche mais elle est fragile. L’existence même de l’épreuve, faut-il le rappeler, est régulièrement remise en question. Les reproches faits à l’Association de Soutien ne sont pas pour rassurer.

La PdG fait aussi partie de la Grande Course qui rassemble six épreuves majeures des Alpes et des Pyrénées. Arriver dans ce Grand Chelem du ski-alpinisme avec une image écornée n’est pas à l’honneur de la Suisse, grande nation de ce sport. La PdG est représentée au sein de la Grande Course par des membres de l’Association de Soutien. Elle ferait bien de revoir dès maintenant cette représentation.

Le ski-alpinisme suisse et international doit beaucoup à la Patrouille des Glaciers. Aujourd’hui, la reine doit remettre de l’ordre dans sa famille. C’est à ce prix qu’elle restera sur son trône.

 

Claude Défago

Photo: Gérard Berthoud