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EDITO: Jeunesse à séduire

[EDITO] Les championnats suisses de sprint et de vertical race de Morgins ont montré que la relève suisse permet de nourrir de grands espoirs. La catégorie la plus fournie et, surtout, la plus relevée était les M23. C’est là le fruit du travail des centres régionaux de formation du CAS.

Chez les plus jeunes, de réels talents – féminins et masculins – sont déjà en mesure de rivaliser avec leurs aînés. Là encore, le travail de formation porte ses fruits. Mais c’est aussi là que se trouve le plus grand danger.

La jeunesse a pour elle la santé, la force, la fraîcheur, la fougue, l’audace. Autant de qualités qui font partie du bagage des championnes et des champions. La tentation est alors forte, pour l’athlète et son environnement, de brûler les étapes et d’en faire trop.

Ces qualités sont un capital. L’entamer trop tôt se paie souvent cash. Hormis quelques exceptions de type Kilian Jornet, nombre de jeunes très doué(e)s ont très vite disparu en passant en élite. Il est vrai, parfois détourné par leurs études et leur travail, ce sport n’assurant pas de statut professionnel. Parfois aussi mal soutenus par leurs cadres.

Reste les plus jeunes. Dimanche, quelques-uns étaient au départ de la verticale de Morgins. Certains étaient trop jeunes (10 ans) pour un tel effort. De plus, ces plus jeunes, mal habillés, sans bonnet, sans gants, ont défié la tempête et fini gelés et en pleurs. A qui la faute ? Aux parents, aux accompagnants, aux organisateurs, au CAS ? Tout le monde se renverra la balle.

Ce qui est sûr, c’est que pour  séduire les plus jeunes, le ski-alpinisme ne devra plus exiger de tels efforts et de finir une course dans des larmes qui ne sont pas de joie mais de douleur.

 

Claude Défago

Photos: Gérard Berthoud