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Interview: dernière saison pour Yannick Ecoeur

[INTERVIEW] Yannick Ecoeur met terme à sa carrière. Des souvenirs plein la tête, le skieur-alpiniste n'a pas l'intention de quitter le monde des compétitions.

SkiMo : Yannick Ecoeur, vous êtes sur le point d’entamer votre dernière saison au sein de l’équipe nationale, quelles sont vos objectifs ?

Yannick Ecoeur : Depuis que je suis en équipe suisse, j’ai participé à tous les championnats du Monde. Ce serait magnifique de faire une belle fin de carrière à la maison en participant à ceux de Villars. Comme il n’existe pas de passe-droit, alors je vais devoir prouver que j’ai toujours ma place. 

SkiMo : A quelle épreuve souhaiteriez-vous participer ?

Y.E. : Il est évident que je ne pourrai pas prendre le départ de chaque course. Celle qui me tient le plus à cœur est la course individuelle. Pour moi, c’est l’épreuve reine du ski-alpinisme. Il y a bien sûr le relais, car la Suisse a de grandes chances de médaille d’or, nous somme les meilleurs sur le papier. Si j’ai la chance de participer à une course par équipes, j’aimerais le faire avec un jeune pour pouvoir transmettre mon expérience.

SkiMo : Justement, souhaitez-vous utiliser votre nouveau brevet d’entraineur Swiss Olympique pour entrainer la relève ?

Y.E. : Non, en tout cas pas directement. J’avais fait cette formation pour pouvoir entrainer les futurs skieurs engagés en tant que gardes-frontières. Mais comme la structure disparaît, je ne pourrai pas reprendre cette tâche. Par contre, c’est avec plaisir que je participe à quelques entrainements de Mountain Performance et que je donne des conseils aux jeunes.

SkiMo : Quels genre de conseils donnez-vous à ces jeunes ?

Y.E. : Je leur parle de technique, mais surtout, j’essaye de freiner les jeunes qui sont trop pressés. Cela ne sert à rien de vouloir être sportif professionnel à 100%, on peut très bien travailler à 50% et être bon. Le plus important, c’est de faire son sport par passion, c’est la meilleure façon de donner le meilleur de soi-même.

SkiMo : Sur 15 ans de carrière, quel a été votre meilleur souvenir ?

Y.E. : Sans hésitation, les courses par équipes. Je me rappellerai toujours cette Patrouille des Glaciers avec Florent Troillet et Martin Anthamatten en 2014 quand Florent a malheureusement dû abandonner. Il y avait tellement d’émotion, on ne jouait plus la gagne, mais on a eu beaucoup d’encouragements du public. C’est dans ce genre de situation qu’on en a encore plus besoin. Cette course m’a marqué et peut-être même plus que notre victoire et record en 2010.

SkiMo : Ce record vous l’avez perdu aujourd’hui, qu’est-ce que ça fait ?

Y.E. : Un record est fait pour être battu. En 2018, les conditions étaient incroyables. On a pu par exemple mettre les skis dès le départ. En 2010, on avait dû déchausser à Plan Bertol par manque de neige. Il n’est pas facile de comparer, car le parcours a considérablement évolué en 8 ans.

SkiMo: Et pour la suite, comment voyez-vous la vie après la compétition?

Y.E.: Je continuerai à travailler en tant que garde-frontière à 100%, mais je continuerai à concourir pour le plaisir. J'aimerais profiter de faire plus de courses locales auxquelles je n'ai pas eu le temps de m'y consacrer ces dernières années. Et pourquoi pas y participer en équipe avec ma femme Céline. J'espère pouvoir passer plus de temps en famille avec notre fille Elyna.

 

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Photo: Gérard Berthoud