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RÉMI BONNET: «À LA FIN, J'AI SERRÉ LES DENTS»

[INTERVIEW] À Veysonnaz (VS), le Gruyérien est devenu samedi 9 janvier champion de Suisse élites 2021 de Vertical Race. Détrônant Werner Marti, Rémi Bonnet s'est surtout octroyé une bonne dose de confiance avant les prochaines échéances.

Affûté comme à l'accoutumée, deux-trois kilos en plus sur les bras, Rémi Bonnet a eu le coup de bâton plus assuré que son grand rival Werner Marti, l'un des meilleurs mondiaux de la discipline. Le Fribourgeois de Charmey (FR) a prouvé sa bonne condition actuelle, malgré le climat froid qui régnait sur la station valaisanne.

"Dans les deux premiers murs, nous avons lutté avec Werner et Martin [red: Anthamatten]. J'ai fait le forcing dans les parties les plus raides", narrait-il au micro du quotidien La Gruyère"Il m'a fallu deux ou trois tentatives pour le devancer. Sur le plat, nous allions à la même vitesse avec Werner. Dès que la pente se faisait raide, je me suis mis dans le rouge pour lui montrer que ce n'était pas possible de revenir. À la fin, j'ai serré les dents".

Le travail en force et en gainage de Rémi Bonnet a porté ses fruits. Sur la piste de la Barlouka's Race, le Fribourgeois avait, là, la seule occasion de devancer le tenant du titre, Werner Marti.

"Chaque année, nous montons de plus en plus vite", estimait Rémi Bonnet. "Je me connais de mieux en mieux. Mais il est évident que sur ce genre d'effort, court, nous ne calculons pas trop. Nous donnons le maximum".

 

 

 

Légitimes ambitions

Troisième en 2017, champion dans sa catégorie en 2015, Rémi Bonnet peut légitimement nourrir des ambitions dans la discipline de la Vertical Race aux Mondiaux d'Andorre, comme à Verbier (VS).

"En plus, à Andorre, j'apprécie la piste", ajoute Rémi. "Je dois encore attendre la sélection. J'aimerais pouvoir avoir l'hymne national sur le podium et je serai fier de porter les couleurs de l'équipe de Suisse. Même si j'ai gagné les deux courses à Verbier, les Mondiaux élites seront d'un autre niveau".

Il se dit plus détendu et cet état d'esprit est gagnant. Au maximum, fidèle à lui-même, il adore repousser ses limites. Une passion accomplie en vertical. "Là, c'est le moteur pur. Tu ne peux pas te cacher derrière la technique. Aujourd'hui, ce résultat prouve que le boulot paie".

 

Hors de l'équipe de Suisse, pour le meilleur et le pire

Motivé pour obtenir une médaille lors de la Coupe du Monde de Verbier, Rémi Bonnet avait à cœur de réussir à Veysonnaz (VS) devant sa copine, présente à mi-parcours, sa famille et ses amis. "Sur la Coupe du Monde, je sais que je cours pour la Suisse. Cela encourage". Et même, donne des ailes, comme dirait le slogan de son sponsor principal, une célèbre boisson énergisante.

Comme l'an passé, Rémi Bonnet est délié d'obligations envers la fédération suisse. "Cela me permet de relâcher psychologiquement. Il y a eu des conflits, mais je les comprends vis-à-vis des autres athlètes, entre guillemets", lâche-t-il. Un titre de champion de Suisse de Vertical Race légitime d'autant plus sa présence à la prochaine Coupe du Monde à Verbier (VS).

Jusqu'à quand la carrière de Rémi Bonnet en ski-alpinisme continuera-t-elle ? "Je vais au moins le faire jusqu'à ce que je gagne la Patrouille des Glaciers", répond l'intéressé. En principe, Werner Marti et Martin Anthamatten, ses deux dauphins, devraient être les coéquipiers du Fribourgeois. "Chaque année, nous montons plus vite", se réjouit-il. "Je connais de mieux en mieux mon corps". Dans un avenir proche, Rémi Bonnet pourrait bien améliorer sa marque établie ce samedi à Veysonnaz (VS).

 

SkiMo

Photos et vidéos: SkiMo

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